Fosses et paléovallées de la Manche
Résumé
Pendant plusieurs décennies, les incisions affectant le fond marin de la Manche ont été interprétées comme un grand réseau de paléovallées formé et ayant évolué lors des bas niveaux marins successifs du Pléistocène. Localement, le réseau d'incisions s'accuse formant les fosses. Plusieurs hypothèses ont été avancées quant aux processus les ayant générées. Les travaux récents et en cours en Manche, basés sur l'interprétation de sismique Très Haute Résolution et sur la bathymétrie, ont permis d'améliorer la description des différentes incisions qui affectent le fond marin et de distinguer deux ensembles : (i) d'une part, les paléovallées, superficielles associées au réseau hydrographique actuel et présentant des incisions modérées de quelques dizaines de mètres et un remplissage partiel à total, et (ii) d'autre part, un ensemble sous-jacent d'incisions pouvant dépasser plusieurs centaines de mètres, au remplissage sédimentaire total ou partiel et n'étant pas connecté au réseau hydrographique. Les deux ensembles distincts sont localement superposés, comme c'est le cas au nord-ouest de la Baie de Seine, où paléo-Vire et paléo-Seine surmontent les fosses du Cotentin. Ailleurs, certaines fosses semblent totalement isolées comme celles de la Hague, de Ste Catherine, de l' Île Vierge. Leur(s) âge(s) reste(nt) à déterminer, vraisemblablement entre Oligocène et Pliocène.