Morphologic evolution of eastern Paris Basin: "ancient surfaces" and Quaternary incisions
Résumé
Les investigations sur l'emplacement du laboratoire souterrain de Meuse/Haute-Marne pour évaluer sa stabilité géologique ont en grande partie contribué à réviser l'évolution géomorphologique du bassin de Paris par l'étude des paléosurfaces d'altération et des processus commandant l'érosion pendant le Quaternaire. Les travaux sur le terrain (cartographie, échantillonnage) associés aux méthodes de datations (paleomagnétisme sur des altérites, l'ESR sur les terrasses alluviales et l'U/Th TIMS sur des spéléothèmes) et combinés avec la modélisation numérique, ont été essentiels dans toutes les études. Ils ont permis de clore certains débats par la caractérisation de plusieurs paléosurfaces qui étaient jusque-là attribuées au Tertiaire, par l'identification d'ensembles de formes d'érosion fluviale dans des secteurs où elles n'avaient jamais été identifiées, par la compréhension du rôle des karsts dans l'érosion de surface. Les résultats principaux peuvent être récapitulés comme suit : 1) " la surface supérieure " se compose en fait de plusieurs surfaces d'altération, bien identifiées, qui ont été formées à diverses périodes : Crétacé inférieur et début du Tertiaire ; 2) l'évolution du paysage quaternaire est conduite par les incisions des cours d'eau et le recul des cuestas, tandis que les karsts jouent un rôle significatif mais pas déterminant ; 3) la modélisation montre qu'un soulèvement tectonique doit être pris en considération pour simuler l'incision. Ces résultats sont essentiels pour l'analyse de Géoprospective: les paléosurfaces apportent une information importante sur l'évolution géodynamique régionale à long terme, l'altération continentale et son impact sur les caractéristiques géologiques de la formation, alors que l'incision par les cours d'eau donne les éléments quantitatifs sur l'évolution récente du paysage qui permettent d'estimer des évolutions plausibles du site pendant le million d'années à venir.